Du 6 au 13 avril 2025, plusieurs membres du projet ECOBOOM se sont retrouvés en Bolivie pour réaliser un terrain collectif itinérant à travers l’histoire minière bolivienne : depuis les mines historiques argentifères du Cerro Rico de Potosi jusqu’au lithium du Salar d’Uyuni, en passant par les mines d’étain de Llallagua et de Huanuni et les mines aurifères de Capasirca et du Nord La Paz. L’équipe était composée de Pierre Bommel (CIRAD-SENS), Raphaëlle Chevrillon-Guibert (IRD-Prodig), Carla Stephanie Choque Ibañez (Master CIDES-UMSA), Claude Le Gouill (IRD-SENS), Maëlle Mariette (journaliste), Franck Poupeau (CNRS-CREDA), Sébastien Velut (Professeur-CREDA) et Rodrigo Javier Zeballos Peña (Master CIDES-UMSA).
Ce terrain collectif avait pour objectif de favoriser l’approche comparative du projet ECOBOOM, à travers la visite de plusieurs mines de ressources distinctes (argent, lithium, étain, or) et de plusieurs types d’exploitation (entreprises et coopératives artisanales ; gisements primaires et alluviaux). Chaque étape était ponctuée de rencontres avec des mineurs et d’acteurs locaux. Ces différentes étapes ont permis de montrer les enjeux technologiques de l’extraction et le poids des savoirs empiriques dans le contexte minier bolivien, avec la particularité que ce pays ne suit pas une dynamique linéaire de développement technique d’exploitation. La Bolivie est en effet davantage traversée par des processus cycliques, voire reproductifs, de tensions historiques entre différents systèmes technologiques et de travail. Les étapes de Potosi, Llallagua et Capasirca ont ainsi permis de révéler le décalage entre les activités minières artisanales actuelles et les technologies de pointe développées par Simon I. Patiño un siècle plus tôt. Les coopératives d’exploitations d’étain et de complejo (zinc, argent, plomb) ont aussi montré l’importance des ressources dites « traditionnelles » pour des milliers de mineurs de coopératives, bien au-delà des discours autour de la transition énergétique. Ces faits renforcent la perspective proposée par ECOBOOM de croiser les terrains de la transition avec les terrains miniers artisanaux, afin de comprendre la diversité de l’économie minière globale.
Ces échanges ont ainsi permis de nouer les réflexions sur la diversité du monde minier et de générer d’importantes discussions entre chercheurs spécialistes de terrains miniers distincts (Amérique latine, Afrique, France). L’objectif était que ces échanges puissent nourrir l’objectif de modélisation de l’activité minière dans la transition énergétique porté par le projet ECOBOOM. De même, ce terrain collectif avait également un objectif de formation, avec la présence de deux étudiants boliviens qui ont pu partager et échanger leurs réflexions avec les membres d’ECOBOOM. Enfin, à la suite de ce terrain collectif, le 14 avril, plusieurs membres d’ECOBOOM ont présenté leurs recherches et le projet lors d’une conférence donnée au CIDES, à l’Université Majeure de San Andrés à la Paz.
Nous présentons ici plusieurs photos prises durant ce terrain collectif.
Bommel, P. (2025). Terrain collectif en Bolivie (avril 2025) (Version 1). NAKALA – https://nakala.fr (Huma-Num – CNRS). https://doi.org/10.34847/NKL.BB0B9I89
Chevrillon-Guibert, R. (2025). Terrain collectif en Bolivie (avril 2025) (Version 1). NAKALA – https://nakala.fr (Huma-Num – CNRS). https://doi.org/10.34847/NKL.EFA207BS
Le Gouill, C. (2025). Terrain collectif en Bolivie (avril 2025) (Version 1). NAKALA – https://nakala.fr (Huma-Num – CNRS). https://doi.org/10.34847/NKL.AE22V562
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante : Claude Le Gouill (8 mai 2025). Terrain collectif Bolivie – avril 2025. ECOBOOM. Consulté le 18 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13w79
Le projet ANR ECOBOOM propose une analyse des transformations contemporaines du secteur minier dans la transition énergétique, et de ses effets sur les modes d’exploitation et les territoires. Il s’inscrit dans une perspective Nord/Sud, qui se déploie depuis les territoires extractifs jusqu’aux échelles nationales et globales pour comparer deux processus extractifs parallèles mais connectés : le boom de l’extraction des métaux de la transition énergétique (MTE) et celui de l’artisanal and small-scale mining (ASM) qui touche particulièrement la filière aurifère.